CONFÉRENCIERS/KEYNOTE SPEAKERS

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CONFÉRENCIÈRE I/KEYNOTE SPEAKER I

Tamara Shepherd, University of Calgary

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JEUDI 2 février 2017 / THURSDAY, February 2, 2017

10h45-12h00 / Salle Pierre-Bourgault (1er étage/1st floor)

Cultures of digital policy: Participation in a shifting discursive terrain

This talk considers how digital policy – the federal regulation of digital culture through laws and legislation about Internet access, privacy, and copyright – comes to be. Rather than thinking about the implications of specific policies, instead I discuss the way digital policy emerges from discursive practices constitutive of particular bureaucratic cultures. A socio-technical lens on the development of the Internet and other digital technologies suggests that policymaking plays a constitutive role in the social understandings of technology and its uses. In the case of the Internet, early policy discourses about an “information society” shaped many governments’ reliance on free market regulatory strategies. Focusing specifically on the Canadian context, those early discourses about information have since shifted into more complex understandings of what the Internet is, where its multiple roles in commerce, governance, education, and everyday social interaction have complicated the information society paradigm.

This shift in the discourse can be seen in changing policy responses to digital culture, particularly at the level of the Internet as essential communications infrastructure. In the talk, I use the CRTC’s recent proceedings on infrastructural digital policy as an example of how these discourses are at the centre of power struggles over the meanings of the Internet. These power struggles take place in a specific and peculiar culture of federal policymaking in Canada, where bureaucratic procedures clash with the messy interpersonal dynamics of policymakers, stakeholders, and citizens. In looking at the contours of participation in this culture, I argue that, while the discursive struggles over the meanings of the Internet that mark digital policymaking can be deliberately obscure and thus enact barriers to broader participation, these discourses continue to shift, opening up new opportunities for interventions in the cultures of digital policy.

Cultures d’une politique numérique : participation dans un terrain de discours changeant

Cette discussion porte sur la façon dont les politiques numériques – c’est-à-dire la régulation fédérale de la culture numérique par l’entremise de législations portant sur l’accès à l’Internet, la vie privée et le copyright – se développent. Au lieu de traiter des implications de certaines politiques spécifiques, je vais discuter de la façon dont les politiques numériques émergent de pratiques discursives constitutives d’une culture bureaucratique particulière. Avec un angle d’approche sociotechnique pointé sur le développement de l’Internet et sur d’autres technologies numériques, nous pouvons voir que l’élaboration de politiques joue un rôle constitutif dans la compréhension sociale de la technologie et de ses usages. Dans le cas de l’Internet, les premières discussions politiques sur une « société de l’information » ont façonné la dépendance de plusieurs gouvernements aux stratégies régulatrices issues du libre marché. En nous concentrant sur le contexte canadien, nous voyons que ces premières discussions sur l’information ont évolué pour englober une compréhension plus complexe de ce qu’est l’Internet. De plus, ses multiples rôles dans le commerce, la gouvernance, l’éducation et les interactions sociales quotidiennes ont compliqué le paradigme de la société de l’information.

Le changement de ce discours est observé dans les réponses variantes envers la culture numérique, en considérant tout particulièrement l’Internet comme infrastructure de communication essentielle. Dans la présentation, je démontre à l’aide des récentes consultations entamées par le CRTC sur les politiques d’infrastructures numériques que ces problématiques sont au cœur des luttes de pouvoir pour déterminer les significations de l’Internet. Ces luttes s’exercent dans une culture spécifique et particulière de la politique fédérale du Canada où les procédures bureaucratiques sont en conflit avec les dynamiques interpersonnelles parfois chaotiques des décideurs politiques, des parties prenantes et des citoyens. En prenant compte des contours de participation dans cette culture, je démontre que même si les luttes discursives sur les significations de l’Internet qui façonnent les politiques numériques peuvent être obscures et, donc, ériger des barrières à une plus grande participation, ces discussions continuent néanmoins d’évoluer en créant de nouvelles occasions d’interventions dans les cultures des politiques numériques.

Biography

Tamara Shepherd is an Assistant Professor in the Department of Communication, Media and Film at the University of Calgary. Previously, she held Fellowships at the London School of Economics and Political Science and the Ted Rogers School of Information Technology Management at Ryerson University. She received her PhD in the Joint Doctorate in Communication at Concordia University, Montréal. She studies the feminist political economy of digital culture, looking at policy, labour and literacy in social media, mobile technologies, and digital games. She is an editorial board member of Social Media + Society, and her work has been published in ConvergenceFirst MondayInternational Journal of Cultural Studies, and the Canadian Journal of Communication.

Biographie

Tamara Shepherd est assistante professeure au Department of Communication, Media and Film de l’Université de Calgary. Auparavant, elle a été titulaire d’une bourse de recherche à la London School of Economics and Political Science et à la Ted Rogers School of Information Technology Management de l’université Ryerson. Elle a obtenu son doctorat du programme de doctorat conjoint en communication à Concordia (Montréal). Elle étudie l’économie politique féministe de la culture numérique et s’intéresse aux enjeux de politiques publiques, de travail et d’éducation liés aux médias sociaux, aux technologies mobiles et aux jeux numériques. Elle est membre du comité éditorial du groupe Social Media + Society et son travail de recherche a été publié dans les revues ConvergenceFirst MondayInternational Journal of Cultural Studies et dans le Canadian Journal of Communication.

 

CONFÉRENCIER II/KEYNOTE SPEAKER II

Owen Chapman, Concordia University

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JEUDI 2 février 2017 / THURSDAY, February 2, 2017

15h-16h15 / Salle Pierre-Bourgault (1er étage/1st floor)

Traveling Together: Research-Creation, Mobility, and the Polemics of Affect

This presentation is about breaking down hierarchies of knowledge production within the “regime of truth of the university” (Chapman and Sawchuk 2012). In a personal reflection on my own trajectory through and post Joint PhD in Communication Studies, I aim to interrogate the paradoxical notion that the less personally invested we are in our chosen research subjects, the better. Accompanying this conception is the notion that “quality” knowledge is produced by researchers as a type of refined substrate upon which the university feeds and grows. Highly structured forms of text operate as the privileged material for this substrate—a medium whose inherent reproducibility is leveraged into flows of intellectual capital shaped to support the academic economy. Non-textual forms of knowledge production and dissemination complicate this model at a fundamental level, as they call into question the primordial value placed on particular processes of academic peer review. These processes police the boundaries of our affective relationships with our research-subjects and insure the genetic consistency of the spores that take flight from the ivory tower.

Voyager ensemble : création-recherche, mobilité et les polémiques d’influence

Cette présentation décortique les hiérarchies de la production du savoir au sein du « régime de vérité des universités » (Chapman et Sawchuk, 2012). Dans une réflexion personnelle de mon propre cheminement durant et après mon doctorat con­­joint en communication, je remets en question la notion paradoxale qui veut que moins l’investissement personnel est présent dans notre recherche, mieux c’est. Pour accompagner cette conception vient la notion d’un savoir « de qualité » qui est produit par les chercheurs comme un type de substrat raffiné par lequel l’université se nourrit et grandit. Les textes hautement structurés sont le matériel privilégié de ce substrat — ayant une possibilité inhérente de reproduction qui tire profit de vagues de capital intellectuel formées pour convenir aux besoins de l’économie académique. La production de savoir non textuel et la dissémination compliquent ce modèle à un niveau fondamental, puisqu’ils remettent en question la valeur primordiale attribuée aux processus particuliers de l’évaluation par les pairs. Ces processus policent les limites de nos relations affectives avec nos sujets de recherche et assurent une constance génétique des spores qui s’envolent de la tour d’ivoire.

Biography

Owen Chapman is an Associate Professor in the Department of Communication Studies at Concordia University. He is co-director of the Community and Differential Mobilities Cluster, part of the Milieux – Institute for Arts, Culture and Technology at Concordia. His writings have appeared in scholarly and critical publications including the Canadian Journal of Communication, Esse, Media-N, and Organised Sound. His audio work has been featured internationally in video soundtracks, contemporary dance projects, solo performances and site-specific installations. His current work is focused on linking sound studies, mobility studies, critical disability studies and research-creation.

Biographie

Owen Chapman est professeur associé au Department of Communication Studies de l’Université Concordia. Il est codirecteur du Community and Differential Mobilities Studies Cluster, rattaché à Millieux – Institute for Arts, Culture and Technology de Concordia. On peut retrouver ses écrits dans des publications académiques et critiques, notamment le Canadian Journal of Communication, Esse, Media-N et Organised Sound. Ses créations sonores ont été utilisées internationalement dans des bandes sonores vidéo, des projets de danse contemporaine, des performances solos et des installations in situ. Ses recherches actuelles s’inscrivent au croisement des sound studies, des mobility studies, des critical disability studies et de la recherche-création.

 

CONFÉRENCIÈRE III/KEYNOTE SPEAKER III

Marie-Ève Maillé, Notre Boîte et Université du Québec à Montréal

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VENDREDI 3 février 2017 / FRIDAY, February 3, 2017

10h45-12h00 / Salle Pierre-Bourgault (1er étage/1st floor)

Apprendre à la dure : réflexion éthique pour les débutantes et débutants

Que doit contenir un formulaire de consentement à la recherche? À quoi sert-il? Est-il toujours obligatoire? Comment dois-je conserver mes données? Quand dois-je détruire mes données une fois la recherche complétée? Que suis-je tenu de faire pour protéger l’identité de mes participantes et participants et la confidentialité de leurs données? Trop souvent, malheureusement, la démarche éthique occupe une place plutôt minimale dans le processus de recherche doctoral. Dans le meilleur des cas, la soumission d’un projet de recherche étudiant au comité éthique de son institution est perçue comme une simple formalité et, dans le pire des cas, comme une étape facultative. La plupart des programmes ne contiennent pas de cours sur le sujet. Certains professeures et professeurs encadrent assez mal leurs étudiantes et étudiants dans cette étape pourtant essentielle, perpétuant une grande méconnaissance des règles éthiques de la recherche. Emballés à l’idée d’aller (enfin!) sur le terrain, les jeunes chercheuses et chercheurs ont aussi tendance à escamoter la démarche d’approbation éthique. C’est quand les choses se compliquent qu’on peut regretter d’avoir négligé nos devoirs les plus élémentaires. À partir de ce qui est devenu « l’affaire Maillé », j’illustrerai la difficulté et l’importance de protéger la confidentialité des données de recherche.

Learning the Hard Way: Ethical Reflection for Beginners

What should a research consent form contain? What is it for? Is it always mandatory? How should I save my data? Once my research is done, when should I delete my data? What am I obliged to do to protect the identity of my participants and the confidentiality of their data? Unfortunately, ethical practices are too often left on the backburner in doctoral research processes. In the best of cases, a student submitting a research project to the ethics committee of their institution is perceived as a mere formality and, in the worst of cases, as an optional step. Moreover, most programmes do not offer courses on this topic. Certain professors do not offer enough resources to their students for this crucial step, perpetrating a vast misunderstanding of the ethical standards in research. Excited to (finally!) be in the field, young researchers have the tendency to skip over the ethics approval process. Only when things go south do we regret neglecting our most basic duties. Based on what happened in the Maillé case, I shall illustrate the difficulty and importance of protecting the confidentiality of your research data.

Biographie

Marie-Ève Maillé a terminé son doctorat en communication à l’UQAM en 2012. Elle a mené une étude autour d’un projet controversé de parc éolien sans imaginer que son travail serait déposé en preuve devant les tribunaux quelques années plus tard dans un recours collectif. Depuis, elle a suivi un peu malgré elle une formation accélérée en éthique et en droit. Elle est aujourd’hui présidente de Notre Boite et professeure associée à l’UQAM.

Biography

Marie-Ève Maillé concluded a Ph.D. in communication at UQAM in 2012. She conducted a study on a controversial wind farm project without even thinking that her work could be used in court a few years later as proof in a class action. Since then, she made despite herself a crash course in ethics and law. She is now president of Notre Boite and adjunct professor at UQAM.